Serge Valentin, conteur
Je suis né entre Cévennes et Camargue, à une époque où la mondialisation retenait encore son grand rabot. Aussi mon imaginaire et ma parole ont-ils depuis toujours une tonalité personnelle, reconnaissable parmi d’autres.
Comme on dit en Méditerranée, « tout ce qui vaut la peine d’être fait, mérite d’être bien fait ». Alors je confie aux histoires que je conte, non seulement le gouvernail de ma voix, mes gestes ou mes regards, mais je les invite à puiser sans retenue dans mes propres souvenirs, mes doutes et mes élans. Je leur donne la clef du coffre secret de mes émerveillements.
Fort d’un travail d’ajusteur patient, lorsque je me trouve en situation de conter, mon but est de créer dans l’instant une fraternité d’écoute, où les cœurs battent la même danse. Place alors à des contes vivants, gorgés d’émotions et de joie de vivre, avec vous, ici et maintenant.
De la modeste comptine au grand beau conte merveilleux, que ce soit en salle ou en balade, la sincérité des mots est ma seule boussole.
Quand je me retourne sur le chemin parcouru, je me dis que j’ai pratiqué pas mal le « hors-piste » dans des expériences diverses qui au final viennent nourrir ma pratique actuelle. Dès l’adolescence, cueilleur régulier de l’été, vendangeur-attendant-la-rentrée, chanteur-musicien enthousiaste pour les enfants désœuvrés de cités surchauffées. Tour à tour intervenant en éveil musical dès le début des années 80, en crèche, écoles, centres spécialisés pour personnes handicapées, service hospitaliers pour enfants autistes, chef de chœurs intergénérationnels dans des projets de villages ou d’associations, musicien en fanfares de rue hautes en couleurs. C’était plutôt évident et joyeux de nager dans ce courant-là. Seulement aujourd’hui, à énumérer toutes ces pratiques pour vous, ouf !… J’en perds le souffle.
Pour finir, me voilà depuis une vingtaine d’années à tricoter mes propres versions de contes traditionnels, de préférence les moins connus, et à en inventer des originaux. Tout ça pour venir à votre rencontre et les partager. Vive la vie !