Voici venue la Gazouillette de Serge Valentin, une lettre d’info saisonnière sur les tribulations d’un conteur en cavale...


Depuis une certaine parenthèse pandémique, l’activité avait repris plutôt plan-plan, et de façon plus recentrée en Occitanie. Moi qui avant, rêvais d’être d’avantage un conteur de chez moi, j’ai été servi. J’avais aussi accepté des propositions de spectacles réguliers en Ehpad et des projets scolaires. Ça a été une autre façon de pratiquer mon métier, et j’y ai pris plaisir. Un de mes contes a été publié en album jeunesse. Ah oui, j’oublie, mais vous le répétez pas trop : j’ai pris des cours de bugle à l’école de musique, pour éviter que ce beau cousin de la trompette ne se transforme en usine à magrets à force de lui faire produire des canards.

Bref ! Dans l’ensemble, les tribulations d’un conteur en cavale étaient devenues plus modestes. Et puis, ça m’a pris cet été. J’ai redémarré le fourgon et remis le pneu dans l’herbe jaune des chemins festivaliers. Programmé ou pas, c’était juste pour le plaisir de me faire raconter des histoires, d’en pousser une quand c’était souhaité et surtout de resserrer les cordages de l’amitié. J’en suis revenu "chargé à bloc". Et vous trouverez dans cette Gazouillette, rien que pour vous, un petit aperçu des rencontres de l’été.

Dans la foulée de ce bel été, j'ai entrepris de dépoussiérer ma vitrine... À nouvelle époque, nouveaux outils ! Grâce au savoir-faire d'Audrey Malaval (Paprika-box), à son regard aussi aiguisé que bienveillant, et avec les belles photos d'Anna Saulle pour se lancer, voilà qu'un tout nouveau site internet est né !
Mais vous savez ? Le mieux : vous allez le visiter et vous me donnez vos impressions.
J’ai souvent entendu les vieux cévenols dire que, depuis la préhistoire, c’est pas les hommes qui conduisent le troupeau à la montagne, mais bien le contraire.
Aussi, voir ces centaines de brebis qui font leur halte traditionnelle sur la dralha de l’estive en direction des pentes de l’Aigoual, est toujours un spectacle émouvant pour moi.
Au fil du temps, promotion touristique aidant, LA FÊTE DE LA TRANSHUMANCE DE L’ESPÉROU s’installe comme un rendez-vous institutionnel.
J’ai été invité cette année à y conter et ça avait le goût de la nouveauté pour moi.
LE 16ÈME FESTIVAL DU CONTE EN VOLVESTRE, tenu par une bande de copains passionnés, qui te mènent ça avec une telle aisance qu’on dirait que ça ne leur coûte aucun effort. Ils sont magnifiques de bonne humeur, d’organisation et de générosité. Vous avez dit conte populaire ? Leurs règles du jeu : 3 conteurs-conteuses, trois communes enthousiastes, sur trois jours, et des grandes tablées. Cette année, on y était avec Olivier Sessa, qui a été un temps leur voisin ariégeois, et mon copain Michel Galaret avec qui on avait une paire d’années de conversations à rattraper. Mais c’est bon, là. On doit être à peu près actualisés. Quoique…

Apéro-manjadissa à Lavelanet de Cominges

Le duo MouvLOReille

Le temps de passer un soir, en visiteur, à LA FORGE DE MERLINES pour écouter le duo fougueux "MouvLOReille", et le récit de vie "Chance" de Bernard Barbier, qui me remue toujours autant depuis trois fois que je l’entends, ça faisait comme un moment suspendu dans l’été. Instant précieux par la présence de conteuses et conteurs dans l’assistance et par la courte durée de la halte que je pouvais y faire. Ça fourmillait de projets et d’échanges tranquilles.
Vive la bande à Bérengère, le fameux gang "Zikonte".
Ah Vassivière ! Si proche et pourtant si lointaine… J’ai calculé que ça faisait six ans que je n’y avais pas posé la semelle. Ça reste un rendez-vous sacrément dynamique, même si le FESTIVAL PAROLES DE CONTEURS ne se déroulait pas sur l’île cette année. Le terrain était vaste, un peu fournaise par ces températures fortes, mais les siestes contées se déroulaient dans une petite niche d’ombre bienvenue. On s’y est retrouvés, avec toujours Michel Galaret, et cette fois le troisième larron était le fringant Robin Recours. Il y a eu aussi un pique-nique conté mémorable au bord de l’eau où à huit conteurs, on a dépassé l’heure du goûter. Et le public est resté serré jusqu’au bout.
Franchement, c’était bon à vivre, entre les retrouvailles avec les collègues, la découverte de beaux-parleurs nouveaux , et le plein vent de jeunesse qui soufflait sur cette édition. Des dizaines de jeunes conteurs-conteuses, auditeurs, ou bénévoles, ou tout ça en même temps, et qui se retrouvaient encore à la nuit pour chanter dans un halo de fraternité étoilée.

Les alignements de chaises longues de la sieste contée. Tranquille !

Cet été, c’est pendant sept séances hebdomadaires que je suis allé dérouler mon répertoire de contes chez les amis du BIVOUAC-NATURE, à St-Jean-du-Gard. Les vacanciers y séjournent en moyenne une semaine, mais j’avais à cœur de ne pas répéter les mêmes histoires de toute la saison : défi* motivant. Dans cette solide chataîgneraie, les animations tournent autour de l’observation de la nature, des sports de découverte et de la fameuse soirée de contes. L’écoute y est belle. Les familles sont contentes de se poser là sous les arbres, le temps de rêver ensemble dans la tombée du jour. Le fond sonore au loin est assurée par les grenouilles rieuses, et les couleurs par la lune dans tous ses états.
* pour ceux qui préfèrent, on peut dire "tchalindge" : c’est vrai, on est pas plus couillons que les autres.

Au départ vers la clairière

Et voilà ma nouvelle vitrine !

Site créé par Audrey Malaval Paprika-box avec des photos d'Anna Saulle
(à suivre au prochain envoi)… Vivez bien !
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